Rwanda 94
Extraits de presse :
Arte / L’intégrale de « Rwanda 94 » pour une nuit exceptionnelle de « Quai des Belges »
Un théâtre qui interroge le monde
Même sept ans après, ceux et celles qui ont eu la chance de voir Rwanda 94 à sa création n’en ont rien oublié. En un peu moins de six heures, ce spectacle exceptionnel, sous-titré « tentative de réparation symbolique envers les morts à l’usage des vivants », donnait la parole aux survivants, interrogeait les responsabilités des uns et des autres, racontait l’épisode bouleversant de Bisesero en faisant appel au théâtre, à la musique, au conte et à toutes les formes de spectacle. Une réalisation bouleversante mais aussi, au-delà de l’émotion palpable dans la salle et sur scène, une enquête de longue haleine mettant en lumière une multitude de faits oubliés ou occultés.
Ce mercredi, à l’occasion d’une édition exceptionnelle de « Quai des Belges », Arte Belgique diffuse l’intégrale du spectacle. « C’est un produit un peu atypique », reconnaît Marie-France Collard, coréalisatrice du film avec Patrick Czaplinski mais aussi co-auteur du spectacle avec Jacques Delcuvellerie, Yolande Mukagasana, Jean-Marie Piemme, Mathias Simons et Dorcy Rugamba. « Nous avons travaillé à deux sur le tournage, Patrick étant plus spécialisé dans les tournages en direct et les multicaméras. L’idée était de rester fidèle au spectacle tel qu’il a été créé et d’essayer de rendre compte de l’expérience vécue en public. Il importait que cette force de la collectivité soit présente dans la réalisation ».
Pour cela, le film a été tourné en avril 2005 lors des dernières représentations au Théâtre de la Place à Liège où il avait été créé en mars 2000. « Nous avons eu trois jours de tournage multicaméras pour six heures de spectacle. Par la suite, nous avons également tourné de nombreux plans hors public et beaucoup travaillé sur le montage ».
Pas simple en effet de transmettre à quelqu’un qui se trouve seul devant son écran, la bouleversante expérience humaine vécue par les spectateurs d’Avignon, de Montréal, Genève, Bonn, Paris. « Nous avons tenté de trouver pour chaque partie une écriture filmique. Ainsi, le témoignage de Yolande, en ouverture, se fait dans une grande intimité. Les parties musicales sont filmées avec plus de mouvements de caméra alors que d’autres moments, comme la litanie des questions, sont filmés en gros plan ».
Présenté à l’occasion du Festival de Liège où il est diffusé sur grand écran, le film sera précédé d’une courte présentation par Hadja Lahbib et ses invités, Jacques Delcuvellerie, et Jean-Louis Colinet, directeur du Théâtre national et du Festival de Liège.
Jean-Marie Wynants In Le Soir, 24/01/2007