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In praise of Arlette Dupont


Création en janvier 2009 au Festival de Liège et au Théâtre National à Bruxelles



 

In Praise of Arlette Dupont

 
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La Dernière Bande

 
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Prologue à Un Uomo Di Meno (Fare Thee Well Tovaritch Homo Sapiens)

 

Il est des personnes essentielles, et de plus en plus rares, qui font office de passeurs entre les générations. Ils sont à la fois des témoins exemplaires de leur propre temps, et passionnés de tout ce qui se crée, s’invente, s’explore de plus nouveau. Telle était Arlette Dupont.

 

Réalisatrice d’émissions culturelles de très haut niveau à la radio, militante révolutionnaire, professeur d’histoire du théâtre à l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle (Bruxelles) et au Conservatoire (Liège). L’enseignement incomparable d’Arlette n’était pas seulement d’incarner la mémoire vivante de la création passée aussi bien que contemporaine, mais d’ouvrir ses étudiants à une perpétuelle remise en question des acquis. Elle développait aussi, par sa manière d’être, sa science des plaisirs, sa généreuse convivialité, son insatiable curiosité, un véritable « art de vivre ».

 

Son influence a été profonde et déterminante dans la vie culturelle. Sur les débuts du Festival du Jeune Théâtre à Liège dans les années 60, par exemple. Elle a marqué la sensibilité et l’intelligence de la plupart de ceux, acteurs, metteurs en scène, qui allaient créer de nouvelles compagnies et plus tard, de nouveaux théâtres. Jean-Louis Colinet, directeur du Festival de Liège et du Théâtre National, fut de ses élèves, comme Jacques Delcuvellerie.

 

A la mort d’Arlette, son inséparable compagnon, Henri Vaume pria Jacques Delcuvellerie de composer un montage sonore qui pourrait évoquer ce qu’elle avait été, et aimé. Cette bande fut diffusée lors de la cérémonie funéraire : chants de la guerre d’Espagne, hurlements du free-jazz, ou suprême élégance des « songs » de Brecht-Eisler, ironie rock’n roll décapante de Frank Zappa, etc.

 

Quel rapport avec le projet du Groupov sur la fin ou la mutation de l’homo Sapiens ? Ceci d’essentiel : les « passeurs » d’aujourd’hui, le plus souvent, mentent. Ils ne nous font plus entendre sous les voix célestes de Josquin Des Près, les bûchers de l’inquisition, ni, à l’inverse, dans les chambres à gaz oui, parfois, l’Internationale. Fare Thee Well Tovaritch homo Sapiens envisage notre fin, mais refuse notre amnésie.

 

A travers ce voyage musical, Jacques Delcuvellerie donne, dans la filiation d’Arlette Dupont, une conférence magistrale sur les espoirs et le tumulte d’un siècle prodigieusement violent et prodigieusement créatif. Une réflexion critique, désenchantée, enchantée. Oui. Un voyage…